Finances

Assurer sa pérennité financière

VIVAQUA doit dégager des moyens pour répondre aux attentes de ses client(e)s, pour se digitaliser, pour limiter les risques liés aux changements climatiques et pour préserver ses infrastructures et son outil de production. Et ce, malgré des recettes insuffisantes, en l’absence d’une dotation annuelle, malgré des dépenses élevées et malgré des besoins d’investissements croissants, vu la vétusté de ses infrastructures.

Après la crise du COVID, crise économique de 2022 vient impacter les finances de VIVAQUA.

Les coûts des matériaux et des fournitures explosent. A cela s’ajoutent l’indexation des salaires et les retards d’encaissement dus aux problèmes de facturation. VIVAQUA, entreprise essentielle qui ne bénéficie pas de dotation publique, doit mettre en place un plan d’économie pour 2023.

Par ailleurs, les sources de revenus de VIVAQUA sont essentiellement de 2 ordres: les recettes provenant de la vente d’eau en gros à des sociétés-sœurs en Flandre et en Wallonie et les recettes provenant des tarifs pratiqués en Région bruxelloise pour la distribution d’eau potable, l’entretien du réseau d’égouttage, la gestion des bassins d’orage et les prestations connexes.

Nouveaux tarifs

En janvier 2022, les nouveaux tarifs de l’eau et des prestations de services entrent en vigueur. Acceptée fin 2021 par Brugel (régulateur bruxellois dans les domaines de l’électricité, du gaz et de l’eau), cette augmentation tarifaire de 15 % correspond au ‘rattrapage’ des indexations non accordées de 2014 à 2019. Malgré cette hausse, le prix de l’eau en Région de Bruxelles-Capitale reste le moins cher du pays.

Un tarif linéaire pour les ménages bruxellois

En 2022, le tarif linéaire domestique remplace le tarif progressif. Jusqu‘au 31 décembre 2021, le prix au m³ augmentait en fonction de la consommation. Composé de 4 tranches, ce tarif tenait aussi compte du nombre de personnes qui composaient le ménage.

Dorénavant, la consommation d’eau est facturée suivant le tarif linéaire domestique: un prix unique de 3,86 €/m³ appliqué pour chaque m³ consommé, quel que soit le nombre de personnes composant le ménage. A cela s’ajoute la redevance d’abonnement annuelle (terme fixe) de 29,01 €.

La facture linéaire est donc plus lisible et plus prévisible pour les ménages, et le travail administratif est ainsi simplifié.

Situation financière de VIVAQUA

En 2022, plusieurs facteurs extérieurs viennent impacter la situation financière de VIVAQUA: inflation galopante (avec notamment 5 indexations des salaires), emballement des prix des matériaux et des sous-traitants, augmentation des prix de l’énergie. A cela s’ajoutent les problèmes de facturation et l’indexation des salaires. Tous ces éléments mettent la trésorerie de VIVAQUA sous pression.

Pour faire face à l’accroissement de ses charges et au retard d’encaissement de ses recettes, VIVAQUA a recours à de nouvelles lignes de crédit.

L’année 2022, qui devait se clôturer avec un bénéfice de 11,4 millions d’€, se solde par une perte de 490.382,7 €. 

Le montant de la dette financière nette de VIVAQUA s’élève à 1,002 milliard d’€. Près de 65,5% de cette dette, essentiellement historique, concernent les investissements en assainissement (rénovation du réseau d’égouttage) et lutte contre les inondations (conception et construction de bassins d’orage).

Des nouvelles recettes

En 2021, les 19 communes bruxelloises signent une convention qui stipule que l’entretien, le placement et le remplacement des hydrants deviennent des services payants et ne seront plus couverts au travers de la facture d’eau.

En 2022, VIVAQUA entretient et répare 17.235 hydrants dans les communes bruxelloises. Ces travaux seront facturés en février 2023 pour un montant de 700.430 €.

VIVAQUA bénéficie également de mesure fiscales comme celles qui concernent le travail en équipe.

Une gestion budgétaire plus performante

Le projet stratégique Cockpit a pour mission de revoir entièrement le système de gestion de VIVAQUA afin de connaître de façon très fine, sur base trimestrielle, le coût-vérité de chaque activité, de la production jusqu’à la distribution et l’assainissement en passant par tous les services support.

Un oeil sur 2023

La situation financière de VIVAQUA s’annonce encore critique pour 2023 avec un possible écart entre les dépenses et les recettes. VIVAQUA prévoit de faire des économies, notamment en matière de personnel et en travaux d’investissements.

En outre, VIVAQUA demande à Brugel d’augmenter le prix de l’eau de 14,5% en 2023 pour compenser le différentiel d’inflation constaté en 2022 par rapport au budget de départ et intégrer les perspectives d’inflation établies par le Bureau du Plan pour 2023.

Hydralis, le fonds de pension de VIVAQUA

Suite à la crise économique et les fluctuations boursières exceptionnelles, les résultats des fonds de pension belges sont très mauvais en 2022 (-15% en moyenne).

Au 31 décembre 2022, le rendement d’Hydralis, le fonds de pension de VIVAQUA, s’élève à -11,2 % par rapport au résultat de +4 % fixé en accord avec la FSMA, l’autorité belge en matière de fonds de pension.

En outre, le montant des rentes de pension à charge d’Hydralis augmente à cause de l’inflation, ce qui se traduit par un accroissement sensible du passif d’Hydralis. Ces deux effets combinés amènent le fonds de pension à introduire une demande de plan de redressement sur plusieurs années auprès de la FSMA.